Suite de la réflexion autour de la question du pouvoir thérapeutique d'une intervention lorsque elle est co-animée   (1997 et 2021).

Sybille : De quelle qualité de relation parlons nous ? à nous, entre nous ou à soi-même ?

David : entre nous. C’est cette qualité de relations, de correspondances, de liens travail, de respect de l’autre, d'accueil de la part de l’autre qui n'est pas nous-mêmes et qui est différent, c’est cela, il me semble qui donne à voir un possible : que c'est possible, que cela peut exister, qu’il peut y avoir un rapport de travail suffisamment sensible, ouvert et généreux pour ne pas se priver du plaisir de travailler à plusieurs. Nous les rendons témoins de cela. On est témoin de quelque chose qui leur arrive et on est même le témoin du témoin selon celui qui parle en premier vis-à-vis d’eux ; mais je pense qu'on les rend témoin d'un rapport de travail, il y a une réciproque, là où, si l’on était seul, on ne pourrait pas, ou alors il faudrait établir avec d'autres au sein du groupe un rapport de travail pour leur donner à voir cela. Je pense qu'on les rend témoins de notre rapport de travail.

S. : et le fait que l’on soit différent, de genre différent, un homme et une femme, cela à une incidence ou cela joue un rôle particulier.

D. : qu’est-ce que tu en penses ?

Rires.

S. : je pense que la réponse est dans la question.

D. : et bien voilà : et l’on peut même le dire en riant, c’est même fondamental. Cela évite qu’il y en ait un qui en sache plus que l’autre.

S. : pourquoi le savoir serait dans la différence de genre.

D. : parce que le savoir du masculin n'est pas le savoir du féminin, et que l'expressivité du savoir chez un homme n'est pas de même forme que chez une femme. Je pense même qu’il faut certainement beaucoup plus tendre l'oreille au savoir féminin qu’au savoir masculin parce qu’il est beaucoup plus silencieux.

Contactez-nous 

Vous pouvez nous contacter, réagir aux articles et au travail présenté.