Il s'agit là d'une réflexion autour de la question du pouvoir thérapeutique d'une intervention lorsque elle est co-animée . Cette réflexion s'est construite après quatre années d'intervention dans des services médico-sociaux traitant des addictions entre 1997 et 2021.
David : Est-ce que nos interventions sont thérapeutiques ? Je ne sais pas répondre à cette question. La seule chose que je sais c'est que pour moi c'est important que je fais avec les gens soit fait avec soins, parce que le soin que j'y porterais, que nous y porterons, pour moi il est la métaphore de ce qui est le propre de leur exercice : prendre soin des autres. Et donc je ne sais pas si notre travail thérapeutique. Je pense que cela vient de surcroît à ce que nous faisons, ce n’est pas nous qui pouvons le déterminer. Cela serait même prétentieux de le dire. Par compte que cela leur fasse du bien, que cela les aide, qu’ils puissent nous dire après coup qu’ils ont compris cela, qu'ils sont restés eux-mêmes. Alors ça, c’est un signe que quelque chose reprend soin pour eux. Et pour que cela puisse opérer dans des milieux professionnelle très affecté et très complexe, être deux pour le faire, pour le dire, pour le faire entendre c'est vraiment prendre soin d’eux.
Sybille : Cela serait le fait d’être soi-même qui aurait un caractère thérapeutique. Et donc on inviterait les gens à faire avec eux-mêmes, à faire au plus près d’eux-mêmes.
D. : a ne pas renoncer à eux-mêmes, à leur authenticité, parce que je pense que cette authenticité elle a une valeur et qu’elle les protège d'autres motifs qui peut leur faire du mal, ou faire du mal, ou nourrir le mal. Être thérapeutes de soi-même c’est déjà une avancée.
S. : et est ce qu’il s’agit d’être thérapeute des autres, ou simplement rester thérapeute de soi-même ?
D. : eh bien je pense que si ce que l’on fait on le fait avec amour et avec soin, déjà on prend soins de nous-mêmes, c’est-à-dire « bien nous en a pris, on l’a fait comme on pensait bien le faire », et cela, c'est déjà leur donner la perception que ce qui est bon pour nous peut être bon pour eux : ils peuvent bien le faire ! Cela veut dire au fond que l’on s'adresse à la part la plus sensible et la plus résiliante d’eux-mêmes, puisque ce sont des soignants.
S. : donc l’approche, notre démarche, cela constituera à mettre d’une certaine manière au regard, mettre en scène ce qui pourrait vivre pour eux-mêmes et pour leurs équipes, en tout cas une nature de relation et de rapport de travail d’être à soi-même.
D. : eh bien je pense qu’une fois que l’on a parlé à nous, de soi, c’est-à-dire de ce rapport à soi, l’autre dimension de notre travail qui peut en effet être thérapeutique c'est la qualité de notre relation à nous.
Modèle créé par Alyzéa PLACIDE
Contactez-nous
Vous pouvez nous contacter, réagir aux articles et au travail présenté.
06 16 91 96 21
david.dupont@cabinetdaviddupont.fr
Cabinet David Dupont
53 av Marcel Haegelen
18000 Bourges